Academia s’inquiète depuis le début de l’année des conditions de travail dégradées à Science-Po Grenoble. Avec la sous-traitance du ménage, les choses s’aggravent

• À Sciences Po-Grenoble, l’externalisation du ménage se passe déjà mal, par Khedidja Zerouali, Mediapart, 8 décembre 2024

Extraits.  « Dans le cadre d’une reprise par une entreprise privée d’un service public qui était en régie, les clauses substantielles du contrat sont obligatoirement conservées par le sous-traitant, explique Marie-Julie Bernard, enseignante-chercheuse en droit public et élue du personnel. Dans ces clauses-là, évidemment, il y a le salaire. Donc le sous-traitant est obligé de maintenir le niveau de salaire des trois agents qui restent mais dès qu’ils seront partis, Atalian pourra faire ce qu’il veut et imposer temps partiel et bas salaires. » 

Ce qui n’a pas manqué. Sur les trois agents, l’un est en arrêt après un accident de travail, remplacé par un salarié à temps partiel, payé au Smic horaire. Atalian a aussi d’ores et déjà fait appel à un autre de ses salariés, un retraité qui arrondit ses fins de mois. Interrogé sur le type de contrat et la rémunération de ces nouveaux salariés, Sciences Po ne répond pas.

« D’une certaine manière, Atalian remplace avec ce retraité notre collègue partie à la retraite, observe Farid. Sauf qu’elle, elle était fonctionnaire à temps plein et bien payée. C’est clair, ils veulent nous faire craquer tous les trois pour pouvoir prendre des salariés en temps partiel et mal payés. Avec ce que je coûte moi, Atalian pourrait prendre trois précaires. » Sauf qu’à 57 ans, Farid ne compte pas changer d’emploi. Il espère encore que l’Institut d’études politiques se ravise et qu’il renonce à l’externalisation après cette première année de contrat avec Atalian.

« C’est horrible, Sciences Po nous a abandonnés », tonne Yannis*, agent d’entretien depuis une quinzaine d’années. Contrairement à Farid, il a déjà travaillé pour le privé, a enchaîné les contrats dans le BTP et connaît bien le fonctionnement des sociétés de sous-traitance. « Ils veulent toujours t’arnaquer, synthétise-t-il. […] Je pensais avoir échappé à ça… Et à quelques années de la retraite, on me remet dedans. » 

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