Plusieurs articles du magazine Campus du Monde et de Libération relèvent l’intersection des rapports de pouvoir dans la recherche scientifique, particulièrement sensible pour les doctorantes et autres chercheuses précaires. Signalons en particulier ces quatrearticles publiés en 2022, dont l’accès complet est réservé aux abonnés, qui s’appuient souvent sur des travaux universitaires accessibles.
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« Dans la recherche, une culture de la souffrance favorise les abus de pouvoir sur les doctorants », par Alice Raybaud, Le Monde, 25 janvier 2022. De nombreux jeunes chercheurs sont confrontés à des situations de harcèlement, constate la docteure en neurobiologie Adèle B. Combes, qui dénonce les méthodes et les défaillances de contrôle du système universitaire. Adèle B. Combes est autrice de Comment l’université broie les jeunes chercheurs (et chercheuses). Enquête sur un gâchis français. Autrement, 2022
- Chez les jeunes chercheuses, l’expérience complexe de la grossesse : « Je me sentais coupable d’être enceinte », par Alice Raybaud, Le Monde, 13 décembre 2022; Dans un monde académique concurrentiel, les femmes chercheuses se confrontent à une culture et des conditions peu adaptées à la maternité. Précaires de plus en plus longtemps, beaucoup repoussent leur désir d’enfant, parfois à regret.
- Le désespoir des jeunes Africains ayant quitté l’Ukraine : « Je ne demande pas grand-chose, juste le droit d’étudier », par Coumba Kane, Le Monde, 9 décembre 2022. Des centaines de ces étudiants internationaux ont vu leur avenir compromis par l’invasion russe. Toujours en quête d’un diplôme de qualité, certains ont fui dans un pays européen, où ils peinent à se mettre en règle avec l’administration.
- Violences sexuelles dans la recherche : «Doctorante, on est le premier maillon de la chaîne alimentaire», Simon Blin, Libération, 27 novembre 2022. Dans l’intimité d’un laboratoire ou lors d’un colloque international, les jeunes chercheuses sont les premières victimes de comportements abusifs à connotation sexiste ou sexuelle. Pour «Libération», plusieurs doctorantes ou ex-doctorantes témoignent. Les procédures disciplinaires demeurent incertaines, malgré une attention accrue du ministère de l’Enseignement supérieur.Un rapport rendu public par le Défenseur des droits en octobre1 fait état de conditions d’études «grevées par un climat sexiste et sexualisé» dans le milieu universitaire en France.
- « Dans les colloques, les chercheuses doivent sans cesse esquiver des avances sexuelles », propos recueillis par Alice Raybaud, Le Monde, 13 décembre 2022. Farah Deruelle, doctorante en sociologie à l’université Toulouse-Jean-Jaurès, explique, dans un entretien au « Monde », les difficultés auxquelles les femmes doivent faire face dans ces lieux de réseautage et de promotion. Elle est autrice de La sexualité en colloque ? Une parenthèse enchantée. Violences et rituels professionnels à l’épreuve de l’égalité des carrières scientifiques, Terrains & travaux 40-1, 2022, p. 89-111.
- Expérience des discriminations dans l’enseignement supérieur et la recherche en France. Premiers résultats de l’enquête ACADISCRI, par C. Hamel, M. Cognet , G. Bozec et l’équipe ACADISCRI, octobre 2022. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
L'équipe des rédacteurs d'Academia (14 décembre 2022). La presse nationale attire l’attention sur les rapports de pouvoir qui traversent la recherche. Academia. Consulté le 10 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/aja7