Tribune parue dans L’Humanité du 1er avril 2016.

Selon le Syndicat national de l’édition (SNE) et quelques collègues auteurs de deux tribunes parues dans Le Monde (12 janvier 2016) et Libération (17 mars 2016), si les chercheurs en sciences humaines et sociales (SHS)  obtiennent le droit de mettre leurs articles en ligne au bout d’un an, les revues vont disparaître.

Or, en réalité, les auteurs français de revues françaises ont déjà, et depuis de nombreuses années, le droit de mettre librement leurs articles en ligne, dès avant leur parution. Même si ce droit est méconnu, bon nombre le font effectivement. Un exemple récent en témoigne : deux articles du récent numéro de la Revue d’histoire moderne et contemporaine sur l’«Économie et politique de l’”accès ouvert” : les revues à l’âge numérique» sont déjà librement accessibles en ligne.

Pourquoi les dispositions prévues par la loi pour une République numérique sont-elles malgré tout nécessaires ? Parce que les grands éditeurs internationaux comme Elsevier ou Springer, qui ne reconnaissent pas le droit d’auteur, obligent les auteurs à signer des contrats léonins qui les dépouillent de ce droit ; ce sont ces contrats que la loi essaie de rendre caducs.

En réalité, pour un contrat conclu entre un auteur et une des revues signataires de la tribune de Libération ou du Monde, éditées par les éditeurs du SNE, rien ne va changer. Nous le rappelons donc encore une fois : non, l’accès ouvert ne menace pas les revues en SHS.

Allons plus loin : par les possibilités de diffusion de leurs résultats au-delà des frontières nationales et auprès de tous types de publics, l’accès ouvert constitue au contraire une chance à saisir pour les sciences humaines et sociales françaises. Cela est d’autant plus important à l’heure où la publication en langue française de la recherche est de plus en plus menacée ; l’accès ouvert est le meilleur moyen d’atteindre un lectorat international francophone.

 

Nous invitons les actrices et acteurs de la recherche et de l’enseignement en SHS à manifester leur soutien à l’accès ouvert et à la fouille de textes et données sur https://www.change.org/p/thierry-mandon-education-gouv-fr-pour-une-science-ouverte-%C3%A0-tous

 

Signataires

 

Olivier Baude, maître de conférence à l’université d’Orléans, directeur d’Huma-Num

Paul Bertrand, professeur en histoire et humanités numériques, UCL, Louvain-la-Neuve, directeur de la rédaction de la Revue Mabillon et de la Revue d’Histoire Ecclésiastique

Marianne Blidon, maîtresse de conférences en géographie à l’université de Paris-1

Florence Bouillon, maîtresse de conférences en sociologie à l’niversité Paris 8

Michel Briand, directeur d’études, Telecom Bretagne

Aurore Chéry, chercheuse postdoctorale CNRS, chercheuse associée LARHRA

Frédéric Clavert, maître assistant à l’université de Lausanne, auparavant ingénieur de recherche, Paris Sorbonne

Josquin Debaz, ingénieur de recherche, GSPR, EHESS

Laurence De Cock, chargée de cours en didactique de l’histoire, Doctorante à l’université Lyon 2

Magali Della Sudda, chargée de recherche CNRS, membre des comités de rédaction du Mouvement social et de Travail, genre et sociétés.

Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes

Anthony Feneuil, maître de conférences à l’université de Lorraine, directeur de la revue ThéoRèmes.

Guy Germain, ancien chercheur de l’INSERM, secrétaire de rédaction de la Revue de primatologie

Joël Gombin, doctorant en science politique, CURAPP-ESS Université Picardie Jules Verne et CHERPA Institut d’études politique d’Aix

Jean-Claude Guédon, professeur de littérature comparée à l’Université de Montréal

Benjamin Guichard, conservateur des bibliothèques, BULAC

André Gunthert, maître de conférences à l’EHESS, directeur de la revue Etudes photographiques

Karim Hammou, chargé de recherche CNRS, CSU-Crespa

Nathalie Jas, chargée de recherche en histoire et sociologie à l’INRA

Célia Keren, docteure en histoire de l’EHESS, ATER à l’Université d’Aix-Marseille

Yaël Kreplak, chercheuse associée au CEMS/IMM, EHESS

Fabien Labarthe, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Jean Monnet (Saint-Etienne).

Thomas Lamarche, maître de conférences à l’université Paris Diderot, rédacteur en chef Revue de la régulation

Hervé Le Crosnier, enseignant-chercheur Culture numérique, université de Caen Normandie

Joëlle Le Marec, professeure à l’université Paris 4 Sorbonne CELSA

Pierre Mercklé, maître de conférences en sociologie à l’ENS de Lyon, directeur de la revue Lectures

Eric Monnet, enseignant à l’École d’économie de Paris, rédacteur en chef à La Vie des Idées, ancien directeur de Tracés. Revue de sciences humaines, membre du Comité scientifique d’OpenEdition

Caroline Muller, doctorante en histoire contemporaine, professeure agrégée (PRAG) à l’université de Reims Champagne Ardenne

Deborah Paci, chercheuse postdoctorale à l’Université Ca’ Foscari de Venise, directrice de la revue Diacronie. Studi di storia contemporanea

Sophie Pène, professeure à l’université Paris Descartes, vice-présidente du Conseil national du numérique

Emmanuelle Picard, maîtresse de conférences à l’École normale supérieure (Lyon)

Florence Piron, professeure titulaire à l’université Laval, présidente de l’association Science et bien commun

Sébastien Poublanc, ingénieur de recherche contractuel, LabEx SMS

Stéphane Pouyllau, ingénieur de recherche CNRS, directeur technique d’Huma-Num

Christelle Rabier, maîtresse de conférences en sciences sociales à l’EHESS, membre du comité de rédaction de Tracés. Revue de sciences humaines

Marc Renneville, directeur de recherche CNRS, directeur du CLAMOR, directeur de la publication de Criminocorpus

Francisco Roa Bastos, docteur en science politique, enseignant-chercheur vacataire

Sophie Roux, professeure des universités, philosophie, École normale supérieure (Paris)

Émilien Ruiz, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Lille 3 – IRHiS.

Yann Schmitt, professeur de philosophie en CPGE, Rédacteur en chef de ThéoRèmes

Eric Verdeil, chargé de recherches, CNRS-Université Paris Est, LATTS, membre du comité de rédaction de la revue Flux

Le Comité éditorial de la revue Articulo – Journal of Urban Research

Le Comité de rédaction de la revue Cahiers d’histoire – revue d’histoire critique

Le Comité de direction de la revue Physio-Géo. Géographie physique et environnement

---

---