Jeudi 9 avril, nous avons reçu un message signé par Sabine Chaupain-Guillot, vice présidente formation et insertion professionnelle et par Brigitte Nominé, vice-présidente numérique. Après nous avoir dit que nous étions toutes et tous formidables, elles nous alertent sur cette réalité qui « s’impose à nous », celle de l’évaluation à distance pour les examens des semestres pairs. Pour ce faire, nous disposons de boîtes à outils préconisées par la direction du numérique.
Quelle est la réalité qui « s’impose à nous » ?
Nous voudrions revenir sur cette réalité qui « s’impose à nous ». Ce qui « s’impose à nous », c’est une situation sanitaire que nous n’anticipions pas encore il y a quelques mois et même quelques semaines. Ce qui « s’impose à nous », c’est un éloignement des étudiants de leurs lieux d’études, pour certains l’éloignement de leurs familles, de leurs amis. Ce qui « s’impose à nous », c’est une situation dans laquelle les inégalités sont renforcées, parfois de façon extrêmement grave, par le confinement, par la pandémie et par la maladie. La réponse à la situation ne peut pas et ne doit pas être réduite à une question technique sur les modalités de l’évaluation à distance. Le gouvernement n’a-t-il pas annoncé qu’aucune évaluation à distance ne pourrait être prise en compte pour le premier des diplômes universitaires, le baccalauréat ?
Qu’en est-il du respect du principe d’égalité de traitement des étudiant·e·s ?
Les syndicats CGT FERC-SUP, FO-ESR, SNESUP-FSU et SUD-Éducation se sont déjà exprimés à ce propos dans leur communiqué du 31 mars : la période que nous vivons n’est pas normale. Parler de continuité pédagogique n’a pas de sens : quels que soient les efforts que chacun d’entre nous déploie, nous sommes collectivement confrontés à une situation de rupture dont nous devons tenir compte. S’il faut rappeler que l’ordonnance 2020-351 du 27 mars permet que le conseil de la formation et les conseils de collégiums modifient les modalités de contrôles des connaissances, notamment pour intégrer des évaluations à distance, il faut aussi insister sur le fait que cette même ordonnance précise que cela doit être fait « dans le respect du principe d’égalité de traitement des candidats, sur leur nature, leur nombre, leur contenu, leur coefficient ou leurs conditions d’organisation ». Tout est dans le passage surligné en gras ! Or nous savons que ce seul principe suffit à éliminer la grande majorité des examens à distance en direct puisque les conditions matérielles, de connexions, mais aussi sociales, ne permettent pas de vérifier cette condition. Ce n’est pas parce qu’un étudiant se sera connecté une fois ou deux à Arche que l’on pourra prouver « l’égalité de traitement des candidats ».

Valider les semestres pairs pour toutes et tous

C’est la raison pour laquelle nos organisations syndicales défendent la validation du semestre, voire de l’année, pour toutes et tous. Cela ne signifie pas que les cours s’arrêtent, ni même que les évaluations s’arrêtent. Cela signifie qu’à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Et comme les situations sont diverses dans les composantes et départements, nos organisations demandent que les solutions pour garantir cette validation pour toutes et tous soient examinées dans ces départements et composantes.

La question n’est pas technique. L’évaluation à distance ne s’impose pas à nous. La question de la fin de l’année universitaire, mais aussi de la prochaine année, est politique. Si l’université est l’école de l’émancipation alors la question cruciale n’est pas celle de l’évaluation, qui n’en est qu’un des moyens. A nous d’explorer les autres moyens : la solidarité, le lien social, la confiance. Ne faisons pas comme si la distance des étudiants n’était finalement qu’une péripétie que la technique peut résoudre. C’est bien d’un problème de société dont il s’agit.

CGT FERC-SUP, FO-ESR, SNESUP-FSU, SUD-Éducation Lorraine

• Lien vers la version .pdf avec logos

2. Aix-Marseille Université, Guide des examens, 15 avril 2020

• Lien vers le Guide des examens Situation exceptionnelle COVID 19 – Avril 2020
• Chaque UFR devait voter des dispositions spécifiques

3. Université de Bretagne Sud

• Arrêté n°32-2020 fixant les modifications apportées aux modalités de contrôle des connaissances des formations  pris par le Président de l’Université de Bretagne-Sud, 10 avril 2020
• Communiqué intersyndical personnels et étudiants UBS, 15 avril 2020
• Examens à l’Université Bretagne-Sud : encore une CFVU bâillonnée, 17 mai 2020

4. Université de Paris-1 Panthéon-Sorbonne, 16 avril 2020

• Décision de la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire [non communiquée à ce jours]
• École de Droit de la Sorbonne, Réaction à la motion adoptée le 16 avril par la CFVU, 17 avril 2020
• Communiqué intersyndical
• Pétition : Partiels de S2: stop au carnage
• « L’ampleur de la catastrophe pouvait l’expliquer ». Lettre ouverte aux étudiants, personnels et enseignants de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, par cinq directeurs et directrices d’UFR
• Ne pas pénaliser les étudiant∙es les plus impacté∙es par la pandémie et ses conséquences : position commune des organisations étudiantes de Paris-1 avant la CFVU du 30 avril, 28 avril 2020
• De la compétence de la CFVU. Note établie par des membres de l’Université de Paris-1, 3 mai 2020
• Paris-1 : les propositions de cadrage des semestres pairs non-votées à la CFVU, 29 avril 2020
• Paris-1 : 2e CFVU « examens », 30 avril 2020
• Paris-1 : déni de démocratie ou déni de démocratie ?, 30 avril 2020
• Aménagement des modalités de contrôle des connaissances à Paris-1 : chronique d’un coup de force annoncé
• De la compétence de la CFVU. Note établie par des membres de l’Université de Paris-1, 2 mai 2020
• Sur le votus interruptus, 3 mai 2020
• Décision de l’Ecole de droit de la Sorbonne, 4 mai 2020 (MCC de l’EDS)
• Suite de la 2e séance de CFVU, 5 mai 2020
• Adoption du cadrage des modalités de contrôle des connaissances, 5 mai
• Paris-1. L’École de Droit de la Sorbonne fait un recours contre la décision de la CFVU, 6 mai 2020
• La Commune Libre de Tolbiac commente le nouvel épisode de House of Paris-1, 7 mai 2020
• Paris-1 : communiqué intersyndical sur l’évaluation de second semestre, 10 mai 2020
• Paris-1 : ultime combat avant le prochain, 13 mai 2020
• Victoire du droit à Paris-1 !, 20 mai 2020
• Décision du tribunal administratif pour Paris-1 : réaction immédiate de la Ministre, 21 mai 2020
• Réactions de George Haddad, 22 et 23 mai 2020
• Le culte du diplôme et la fin des libertés académiques : l’UFR de droit de Paris-1 retourne au tribunal, 24 mai 2020
• Paris-1 : les organisations étudiantes, la fin de la crise et les missions de l’Université, 26 mai 2020
• Examens de Paris-1. De la normalisation à la suspension, 29 juin 2020
• Paris-1 : communiqué de Qualité de la science française, 1^er juin 2020
• En attendant la décision : Paris-1 désormais suspendue à une nouvelle décision du tribunal administratif, 3 juin 2020
• Paris-1. L’Ordre et la confiance sont rétablis, 5 juin 2020
• Paris-1. Communiqué de l’UNEF Paris 1, 6 juin 2020